Les enragés du football

Les Enragés du Football (Faouzi Mahjoub, Alain Leiblang et François-René Simon)

Dans l'effervescence de mai 1968, il n'est guère question de sport. Le mouvement, initié par des étudiants à la conscience politique aiguisée, peine pour rallier à sa cause la classe ouvrière.
Dans les usines, leur éventuel désir d'émancipation est brisé par les syndicats traditionnels. Pourtant, il est un domaine où étudiants et travailleurs cohabitent pour une cause commune : le sport, et plus particulièrement le plus populaire de tous, le football, qui regroupe toutes les couches sociales de la population.
Le 21 mai, un groupe hétéroclite de footballeurs met en pratique le mot d'ordre des situationnistes : l'occupation. C'est ainsi qu'au petit matin, ces footballeurs révoltés pénètrent dans les locaux de la Fédération française de football, avenue d'Iéna à Paris.
Durant quatre jours, ils n'auront de cesse de revendiquer leur contestation de l'autorité, la mise en cause des structures et leur volonté de participer directement aux responsabilités. Quarante ans plus tard, l'histoire du sport français ne fait que rarement état de cette action de révolte.
Pourtant, 1968 montre bientôt que quelque chose a changé dans le monde du football.
Des structures se sont modifiées, des responsabilités ont été mieux partagées, la représentativité des acteurs a été reconnue, des règlements administratifs restrictifs ont été abolis : sans faire sa révolution, le football français en a été transformé en profondeur.

Extrait : Le 22 mai 68 au petit matin, un groupe de footballeurs révoltés décide d’investir les locaux de la Fédération française de football, 60 bis avenue d’Iéna à Paris.
Cette occupation qui ne durera que quelques jours a pour devise de rendre » le football aux footballeurs « . Quarante ans plus tard, l’histoire du sport français n’a que peu fait état de cette action de révolte, Pourtant, le monde du football s’en est trouvé modifié. La représentativité des acteurs a été reconnue et les responsabilités mieux partagées. Certains règlements administratifs restrictifs ont été abolis (le contrat à vie) et, sans faire sa révolution, le football français a offert un nouveau visage. Le 26 janvier 2007, cette devise que ces » enragés du football » ont exhibée cinq jours durant sur la façade de la Fédération a eu une résonance particulière puisqu’elle fut le slogan de campagne de Michel Platini dans sa course à la présidence de l’UEFA (Union européenne de football)… Pour revenir sur ces événements, Alain Leiblang, Faouzi Mahjoub, tous deux acteurs de l’occupation, ainsi que François-René Simon, footballeur acquis à ces idées, ont rencontré bon nombre d’intervenants de l’époque.


Rédacteur anonyme (2010)