L’étonnement, par Loïc Bervas

L’étonnement par Loïc Bervas

Nous avons si longtemps été habitués à ce que l’équipe de France, sous l’ère Deschamps, gagne sans avoir maîtrisé son sujet qu’à la fin du match contre la Suisse, nous avons été étonnés que cette fois-ci, cela n’ait pas marché.


Pourtant, après le premier match de cet Euro, où elle avait vraiment contrôlé l’équipe d’Allemagne et montré une certaine cohésion entre ses lignes, nous avons pensé qu’après les réglages en attaque suite à l’arrivée de Benzema, elle pourrait aller loin avec un jeu plus construit qu’auparavant.
Les deux matches suivants, celui contre la Hongrie en particulier terminé par un nul laborieux, ont refroidi nos espérances sur la possibilité d’un renouveau.

Mais nous continuions à croire que dans les matches couperets, comme d’habitude, même en balbutiant son football au gré des tactiques employées par Deschamps – mais pas plus que pendant la première mi-temps de la finale de 2018 contre la Croatie –, elle allait comme d’habitude s’en tirer. Bien que «  promenés  » par des Suisses libres de leurs mouvements au milieu de terrain – même Kanté semblait impuissant à les arrêter –, et dominateurs en attaque, comme sur le but de Seferovic prenant aisément le dessus sur Lenglet dépassé par les événements.

Nous en étions persuadés après les vingt minutes qui ont suivi le penalty arrêté par Lloris. Les Suisses ont encaissé le coup et ont été acculés dans leur moitié de terrain. Ils subirent alors les vagues des attaquants français renforcés par la rentrée de Coman. Vingt minutes ponctuées par deux buts de Benzema, buteur retrouvé comme contre le Portugal, et parachevées par une belle lucarne de Pogba.

Et puis passé ce sursaut d’orgueil, pensant avoir réalisé le plus dur, les Bleus sont retombés dans l’à-peu-près pour la défense de leur but. Ces failles défensives ont été punies par les deux buts de Seferovic et Gavranovic. Les Français ont poussé dans la prolongation, mais les tirs sont allés à côté.

La séance des tirs aux buts, qui est la version avec ballon du pile ou face qu’ils ont remplacée, a accentué notre étonnement  : la «  pièce  » lancée par Mbappé est tombée du mauvais côté  ! La bonne étoile qui avait toujours protégé Deschamps semblait l’avoir abandonné…