Ligue 1  : un démarrage sous 36 chandelles par François Sorton

Ligue 1  : un démarrage sous 36 chandelles par François Sorton

Le coronavirus avait sonné le gong prématuré d’une version 2019-2020 marquée par le néant. Peut-il y avoir pire que le néant  ? Si l’on en juge par l’entame de cette saison, la réponse est oui, il peut y avoir le néant et la bêtise.

Rififi à Paname !
L’engouement pour ce qu’on appelle pompeusement le «  classico PSG-OM  » s’effilochait au fil des années, les deux équipes n’habitaient plus au même étage. Il fallait le ranimer. Comme c’est impossible par le football, on a choisi le baston. Et quel baston  ! Le Parc des Princes était devenu un vrai ring de boxe à la dernière seconde d’un match insignifiant. 5 expulsions (Neymar, Kurzawa, Paredes pour Paris, Benedetto et Amavi pour Marseille) clôturèrent un vrai combat où les protagonistes, aux pieds inanimés, exhibèrent leurs poings avec brio.
Et le barnum est reparti pour 10 ans…L’OM était venu à Paris pour faire déjouer son adversaire avec une défense très basse et cinq milieux de terrain qui leur donnèrent un bon coup de main. Un coup de pied arrêté victorieux et les combattants d’André Villas-Boas continrent facilement les assauts d’un PSG sens dessus dessous qui, à force de piétiner, a totalement perdu ses nerfs.
Hormis un match correct contre Leipzig en demi-finale de la Ligue des Champions, les hommes de Tuchel n’y arrivent plus depuis longtemps, leur expression collective fait peine à voir. Il est impossible de pratiquer avec succès un football qui se résume à donner le ballon à Neymar (ou Mbappé absent ce jour-là) en espérant qu’il réalise un exploit. Le milieu de terrain, quand Verratti n’est pas tellement dans le coup, est incapable de la moindre inspiration. Il n’y a plus une once d’harmonie dans une équipe en pleine déliquescence.
Le succès leur est-il monté à la tête  ? On veut bien croire que coronavirus et vacances n’ont pas été propices à une mise en route convenable mais il va falloir vite retrouver un peu de maîtrise, de sérénité et surtout de football. Quant aux Marseillais, on attendra un peu pour les juger car refuser le jeu est plus facile que le faire.
Autrement il se passe quoi en Ligue 1  ? Pas grand-chose mais il est à craindre que ce PSG-OM ait donné la mesure d’un championnat dont on attend peu à vrai dire. Ainsi, on ne peut avoir que de bonnes surprises si on croit encore au Père Noël. On ira plutôt voir du côté de l’Angleterre où Leeds, l’équipe de Marcelo Bielsa, a fait un match formidable de générosité à Liverpool (défaite 4-3 concédée sur un pénalty à la dernière minute). Il n’y eut pas de coups de poing mais une orgie d’attaques et de buts. Le football s’en porte mieux.