Paris c'est fini ! par François Sorton

Paris, c’est fini  ! Par François Sorton

Un coup de tonnerre s’est abattu hier soir sur le Parc des Princes. Il était d’autant plus invraisemblable que la météo annonçait un grand beau temps, sans aucune dépression prévisible. L’élimination du PSG, imméritée et inexplicable, est un coup de massue portée à une équipe qui ne le méritait pas.

Vous avez aimé la France  ? Alors, vous aimerez Manchester

N’avoir aucune occasion et marquer trois buts, ça ne vous rappelle rien  ? Si, bien sûr, l’équipe de France. Manchester United fut d’une faiblesse indigne de son statut, incapable de concevoir un mouvement intelligent ou simplement construit, de mettre une seule fois hors de position la défense parisienne… Et il disputera les quarts de finale de la Ligue des Champions.
Les Anglais n’étaient pas à Paris pour jouer mais pour faire le dos rond, attendre des erreurs individuelles de son adversaire. Il y en eut trois, la plus énorme étant celle de Buffon, une tache dans une si belle carrière. Et voilà comment une victime expiatoire se retrouve au pinacle sans l’avoir cherché. Un concours de circonstances défavorables inouï laisse Paris dans le plus inconsolable des cauchemars, qui dépasse peut-être celui de la «  remontada  » du Barça d’il y a deux ans. Vouloir analyser techniquement la défaite parisienne serait aussi opportun que de s’échiner sur le sexe des anges. Le PSG a plutôt bien mené sa barque, bien maîtrisé son affaire mais il arrive parfois –rarement quand même-que le football choisisse mal son camp. Sa seconde période fut certes assez médiocre mais les Mancuniens n’ont pas adressé un seul tir au but. Les Parisiens ont-ils été un peu trop sûrs de leur qualification face à une opposition aussi insignifiante  ? Ce n’est même pas certain. Si le mot scoumoune a un sens, alors il peut affubler les hommes du médusé Tuchel qui sont passés, à la dernière seconde par le supplice du V.A.R, de l’espoir le plus fou de remporter le si convoité trophée au désespoir le plus profond de ne pas être conviés le printemps venu. Maintenant, tous les millions d’idolâtres de l’équipe de France peuvent avoir le sourire, Manchester fut une copie à peu près conforme de l’esprit français en Russie. On n’ira pas jusqu’à penser que Deschamps s’en réjouit mais il a dû avoir un petit sourire en coin en se disant que sa méthode a du bon  : on peut gagner dans la pure disgrâce. Mais que le football est cruel  : en 24 heures, il vous transporte de la jubilation avec l’Ajax au désenchantement avec Manchester United, du charme à la laideur en somme.