Messi profitons en ! par Simon Lebris
Après Tottenham - Barcelone

Messi, profitons-en  ! par Simon Lebris

Il n’a pas tort, Dave Appadoo dans “L’Equipe du soir”, après Tottenham-Barça (2-4), de dire haut et fort que Lionel Messi, «  il faut en profiter  »
. Non que le petit génie argentin soit sur le déclin ou en passe de quitter son club de toujours, mais ce qu’il a fait ce mercredi était si beau, si constant, si imprévisible qu’il incarnait tout ce qu’on aime dans le football, ce pour quoi on continue de le regarder malgré toutes ses dérives, ce qu’on espère toujours voir quand on s’installe devant sa télé, au café puisqu’on fait partie des nombreux non abonnés à RMC Sport.



Et comme les Blaugranas, plutôt ennuyeux ces derniers temps, avaient retrouvé à Wembley, avec Busquets en métronome, une inspiration collective digne de l’irrésistible Barcelone de 2009, on s’est pris à penser qu’en matière de football-art, on assistait à une sorte d’exposition de chefs-d’œuvre.
Au moins trois  :
1° Coutinho fonçant jusqu’à la ligne de but et redressant acrobatiquement la trajectoire du ballon pour adresser un centre en retrait aérien à Rakitic qui le reprend de manière non moins acrobatique (stricte réplique d’une reprise de volée publicitaire tournée en studio par… Coutinho  !).
2° Centre de Jordi Alba que d’un commun accord tacite Coutinho et Luis Suarez laissent passer pour un shoot au ras du poteau de la “Pulga” (après deux tirs sur ce même poteau  !).
3° Derechef , “passe décisive sans ballon” de Suarez pour son capitaine qui met fin au suspense (Tottenham était revenu à 2-3). Au Café de Paris à Eymet où j’ai regardé la rencontre, l’unique supporter des Spurs (les autres Anglais étaient plutôt des fans de Liverpool ou de Manchester) a même failli applaudir  !
Et que dire des contrôles de balle, des dribbles, des passes tous azimuts, des courses dans les espaces libres et même des efforts défensifs de l’Argentin. Peut-être avait-il une revanche à prendre sur le capitaine des champions du monde Hugo Lloris, qui alterne bourdes et sauvetages avec une certaine régularité.
A l’heure où l’on se demande qui de Griezmann ou de M’Bappé récupérera ce fichu Ballon d’or, on se console en disant que non seulement Messi l’a obtenu cinq fois (et en mériterait une sixième), mais qu’il est pour toujours au sommet du football, avec les Pelé, Cruyff et autres Maradona, la hiérarchie de ce panthéon étant moins affaire de palmarès que de subjectivité personnelle.