Manchester C… ouf ! par Simon Lebris



Etait-ce de jouer dans un club qui n’a jamais gagné la Champion’s League (mais qui avait déjà perdu une finale en 2021), toujours est-il que les joueurs de Manchester City, si impressionnants tout au long de la saison autant par leur jeu que par leurs victoires (Premier League, FA Cup, un seigneurial 4-0 contre le Real Madrid) ont semblé avoir des jambes de flanelle contre un Inter de Milan vainqueur très méditerranéen (éliminations du FC Porto, de Benfica et du Milan AC).
L’enjeu était de taille aussi pour Pep Guardiola : sa dernière C1 remportée remonte à 2011, soit doit douze ans de disette pour un entraîneur qui n’a pas remis l’église au milieu du village mais le football créatif-offensif sur les terrains.
C’était l’époque du grand Barcelone, Et rappeler les noms de Valdès, Alvès, Piqué, Xavi, Busquets, Iniesta, Messi va nécessairement flanquer le bourdon aux lecteurs de miroirdufootball.com.

L’effectif de City, propriété de Abu Dhabi (ce qui facilite les emplettes) comprend de bons et même de grands joueurs, à commencer par le gardien Ederson, titulaire dans les buts de la Seleção brésilienne. Son début de match a témoigné de la fébrilité de son équipe, des relances au pied (son point fort) hésitantes et un dégagement à la main en touche, ce qui est tout de même une rareté. Mais il a sauvé son équipe à trois reprises en fin de match. De Bruyne aurait pu être l’éclaireur des Citizens, mais sa sortie prématurée a peut-être assombri le moral de ses équipiers.

Le “local” du jour, Gündogan, de nationalité allemande mais d’origine turque, n’a pesé comme à son habitude, non plus que l’ailier gauche Grealish qui n’a pas réussi à déborder et centrer avec précision comme il peut et sait le faire. Le rentrant Foden et bien sûr le buteur Rodri (sur une rare et belle action collective) ont tenu leur rang, contrairement à Haaland, transparent malgré sa taille mais meilleur buteur de la compétition (12 buts).
Pour expliquer cette défaillance inattendue, on ne peut omettre l’équipe et la stratégie mises en place par Simone Inzaghi. Un milieu à cinq très mobile, capable de vite se disperser et organisé autour de Brozovic, un gardien, Onana, très vigilant et souvent avancé pour faire briller son jeu au pied, un Dimarco omniprésent (ses cheveux peroxydés l’ont signalé à l’attention), un Barella qui a beaucoup couru, comme Lautaro Martinez moins efficace qu’en Coupe du monde, et enfin un Lukaku retrouvé mais en manque de réussite, ont contrarié les plans (?) de Guardiola, qui n’avait pas oublié de craindre cette finale, « jamais gagnée d’avance ». L’énergie et la détermination de toute l’équipe intériste ont été précisément ce qui a manqué à leur adversaire du jour.

Pourtant, c’est le résultat qui paradoxalement nous importait. Non que cet Inter-là rappelât celui Mourinho vainqueur en 2010 avec un arrière droit nommé… Samuel Eto’o !

Mais nous les amoureux du jeu créatif-offensif défendu par miroirdufootball.com et si souvent incarné par les équipes de Pep Guardiola avons mis ce 10 juin 2023 et uniquement ce soir-là leur morale de côté : nous avions, pour une fois, privilégié le résultat !