Manchester City  : 98 points, 95 buts, qui dit mieux…par François Sorton

Manchester City  : 98 points, 95 buts, qui dit mieux… par François Sorton

Ce sont des chiffres à donner le vertige. Sacré champion d’Angleterre dimanche, Manchester City a dû gagner ses 14 derniers matches pour conserver son titre.
Son credo  ? Attaquer, encore et toujours.


Un jour sans
98 points, c’est extravagant, ce n’est même pas un record pour Pep Guardiola  : en 2011, le Barça avait marqué 101 points. Sur ces dix dernières années, l’Espagnol a gagné 8 titres de champion avec le Barça, le Bayern et Manchester City. Si Liverpool termine à 1 point, Chelsea est relégué à 26 points, Tottenham et Arsenal à 27, Manchester United à 32  ; c’est dire la grandeur de la performance des Citizens qui auront eu un jour sans  : lors du match aller du quart de finale de la Ligue des Champions à Tottenham (0-1), assoupis, ils n’ont pas été bons. Ils ont eu beau sortir un match du tonnerre au retour, qui aurait valu mieux qu’une victoire éliminatoire (4-3), ils ont été écartés d’une compétition où ils auraient fait de beaux vainqueurs.
Guardiola, inventeur de génie
Manchester City est l’équipe qui attaque le plus en Europe, on vous fait grâce des statistiques éloquentes qui le démontrent. Attaquer, elle ne pense d’ailleurs qu’à ça, Guardiola ne pense pas qu’on puisse jouer au football sans imposer son jeu. Evidemment, la note et l’expression artistiques sont moins brillantes qu’au Barça de son époque. Mais peut-on jouer le même football quand on n’a ni Busquets, ni Xavi, ni Iniesta, ni Messi  ? Non, alors il compense, dans le même esprit offensif, avec beaucoup de vitesse, d’intensité, de mouvement. Il compense et il improvise. En début de saison, James Carragher, ancien pilier de Liverpool devenu consultant pour «  Sky  », avait démoli le latéral droit de City, Kyle Walker  :  «  Le jour où il réussira un centre, je remets les crampons  ». Le latéral gauche, le Français Benjamin Mendy ayant été indisponible toute la saison, il a été remplacé par son compatriote Aymeric Laporte, excellent défenseur qui n’a pas le profil d’un contre-attaquant. Guardiola a trouvé la parade décisive  : les deux ailiers Sterling et Sané mangent la ligne de touche et les deux latéraux amènent le surnombre dans le cœur du jeu. La réussite est au rendez-vous de son inspiration. Il y a certes du déchet dans le jeu de City mais à force de multiplier les initiatives, il finit le plus souvent par trouver la faille et l’ouverture face à des défenses pourtant renforcées sous l’impulsion de l’Allemand Gundogan, remarquable technicien, du Belge De Bruyne (souvent blessé) et des deux Silva, David l’Espagnol et Bernardo le Portugais, transfuge de Monaco. Comme Agüero est peut-être le plus adroit de tous les avants-centres, que Sterling et Sané ont des jambes de feu, les préposés à l’affichage des buts ne chôment jamais. Et c’est ainsi que Guardiola est grand…