Première épreuve de l’examen réussie pour la France par Loïc Bervas


Première épreuve de l’examen réussie pour la France par Loïc Bervas

La France avait dégagé une certaine maîtrise collective, une meilleure création offensive avec l’arrivée de Benzema lors de ses deux matches amicaux préparatoires contre le Pays de Galles et la Bulgarie, terminés par deux victoires sans appel 3-0. Mais il ne s’agissait pas d’équipes «  du premier lot  » (respectivement 17ème et 71ème au classement FIFA. On attendait de voir ce qu’elle allait montrer contre son premier adversaire de l’Euro, l’Allemagne, certes à la 12ème place actuellement mais une habituée des podiums.

Alors qu’elle avait gagné la Coupe du monde 2018 en étalant un jeu peu enthousiasmant, animé avant tout par le désir de ne pas encaisser et de s’en tenir aux contres ou aux faits de jeu, elle a montré des possibilités pour la construction du jeu particulièrement en première mi-temps, une fluidité dans les transmissions, les trois attaquants étant bien aidés par deux milieux de terrain techniques et créatifs, Pogba et Rabiot, capables également de constituer avec Kante le premier rideau défensif. La défense s’est montrée très solide également, tant les deux centraux Varane et Kimpembe que les latéraux Pavart et Hernandez, ce dernier participant à l’offensive dès que l’occasion se présentait, comme le prouve son centre appuyé pour Benzema, malencontreusement dégagé dans la lucarne de Neuer par Hummels. Ce qui a permis à Lloris de passer 45 premières minutes assez tranquilles, les Muller, Gnabry et Havertz ayant été mis sous l’éteignoir.

En deuxième mi-temps, la «  Mannschaft  » a imprimé un rythme supérieur certes, mais sans doute aussi les consignes de Deschamps dans le vestiaire ont vu l’équipe de France davantage reculer dans sa moitié de terrain, acharnée à défendre, inquiétée à une seule occasion, la reprise de Gnabry rebondissant au-dessus de la transversale de Lloris. Mais la cohérence et la force collective des Bleus leur ont permis de tenir bon face à la pression allemande, et les Bleus se sont procuré des occasions  : poteau de Rabiot, deux buts refusés pour hors-jeu de Mbappé er de Benzema sur une dernière passe de Mbappé à l’issue d’une offensive bien menée, ou encore cette fulgurance de Mbappé stoppée par une intervention très litigieuse de Hummels.

Deschamps n’a pas changé de conception, mais dans ce match plaisant en raison du rythme soutenu et de la technique des deux adversaires, l’apport de seulement trois joueurs (Benzema, Rabiot, Kimpembe) à sa sélection de 2018, a abouti à une équipe équilibrée, capable de cohérence dans le jeu. Capable de nous apporter des émotions par le jeu pratiqué, au-delà du résultat brut.