Dans le miroir d’une finale superbe, par Simon Lebris

On peut, sans être Marseillais, ne pas porter le PSG dans son cœur. Mais quiconque est un adepte des conceptions offensives de Miroir est obligé dereconnaître que les principes de jeu de Luis Enrique leur ressemblent, à un niveau de compétition très élevé. Certains disent même qu’il n’y a pas plus haut, y compris les Coupes du monde.

On peut aussi considérer que le PSG est une équipe d’Etat, et quel Etat : le Qatar a des ressources immenses, mais viendra bien un jour où l’exploitation des énergies fossiles, pétrole et gaz, sera sinon épuisée, du moins limitée. On peut enfin penser que le chauvinisme sportif est assez répandu dans le monde pour que la France soit le seul pays épargné, surtout quand sa capitale monte au sommet.

Ces réserves ne doivent nous aveugler sur le plaisir qu’il y a eu cette année à voir évoluer le PSG de Luis Enrique. L’entraîneur originaire des Asturies (la rive nord-est de l’Espagne) s’est forgé notamment au Barça. Le malheur a voulu que l’équipe catalane soit éliminée de la C1 par l’Inter de Milan : une confrontation entre deux équipes développant une même qualité de jeu aurait été intéressante.

En tout cas, on n’a pas du tout reconnu, ce 31 mai, l’Inter qui avait éliminé successivement le Bayern Munich et le FC Barcelone ! Ses vedettes offensives, l’Argentin Lautaro Martinez et Marcus Thuram, ont été l’un invisible, l’autre méconnaissable, sans doute privés de ballon par le pressing haut et intense des coéquipiers de Marquinhos. « Finale idéale » à laquelle nous nous promettions d’assister, mais finale tronquée : pour faire un bon match, il faut deux bonnes équipes et l’Inter était aux abonnés absents. Simone Inzaghi doit aujourd’hui ravaler son chapeau, ses glapissements et tutti quanti ! Réjouissons-nous pour finir que le onze le plus créatif, tant collectivement qu’individuellement, l’ait emporté. Dembélé plus passeur que finisseur ou dribbleur, Hakimi buteur non expansif mais intraitable défensivement, Kvaratskhelia combatif, milieu à trois (Fabian Ruiz, Vitinha, Joao Neves) complémentaire, plus un Désiré Doué qui n’a jamais autant prouvé la justesse de son patronyme et qui ne dédaigne pas les roulettes soi-disant inutiles mais désarmantes pour l’adversaire (Dimarco doit chercher sa carte d’identité sur la pelouse de l’Allianz Arena), bref réjouissons-nous que la prédiction d’Enrique (« nous jouerons mieux sans Mbappé ») se soit vérifiée par ce sacre historique.